samedi 16 février 2013

Petite réflexion sur le vélo d'hiver

Alors que le Relais 24 heures à vélo est en cours dans les rues de Québec, je songe à la difficulté d'en faire la promotion. En effet, outre les convertis (peu nombreux, il faut le dire), l'ensemble de la population considère ce mode de transport comme un loisir tout juste bon quelques mois par année.

Et je m'interroge : pourquoi en est-il ainsi?

Exception anormale

Les piétons ne se demandent pas, une fois les feuilles mortes ramassées, s'il est pertinent de continuer à marcher en hiver : ils s'habillent différemment, s'achètent des bottes, parfois des semelles à crampons. Et ils continuent de marcher, tout simplement.

Les automobilistes changent leurs pneus, ajoutent quelques items dans leur coffre et les plus sensés adaptent leur manière de conduire. Et ils continuent de rouler, tout simplement.

Mais les cyclistes, pour la plupart, rangent leur monture et rongent leur frein jusqu'au printemps suivant. Comme s'ils étaient condamnés à ne rouler que 5 ou 6 mois par année.

Une adaptation loin d'être naturelle

Qu'est-ce qui explique qu'on ne fasse pas la même chose que les autres : s'adapter au changement saisonnier qui caractérise notre région du monde?

En fait, la plupart des cyclistes québécois sont probablement comme la majorité de leurs concitoyens. Au cœur de l'hiver, ils s'habillent comme en automne et pestent contre "l'ost... de température". Ils conçoivent leurs villes et villages comme des méridionaux et, par la suite, reprochent au vent de leur fouetter le visage. Bref, après plus de 400 ans en Amérique du Nord, ils n'ont pas encore accepté le caractère nordique de leur territoire. Ils en veulent même à leurs ancêtres de s'y être établis. Souvenez-vous, Charlebois a chanté: "Cartier, Cartier, oh Jacques Cartier, si t'avais navigué à l'envers de l'hiver..."

Pas surprenant, dès lors, qu'il faille déployer des trésors d'ingéniosité pour convaincre nos contemporains de la pertinence du vélo d'hiver : plus qu'une simple perception, c'est toute une attitude face à l'hiver qu'il faut affronter.

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